Max Lüscher est un psychologue et philosophe suisse né le 9 septembre 1923 à Bâle. Professeur allemand de psychologie, considéré comme le père de la psychologie des couleurs. Il a inventé un test des couleurs qui permet d’évaluer l’état émotionnel d’une personne à un moment donné, en fonction de sa préférence de couleurs sur le moment.
Les recherches de Lüscher ont confirmé que l’utilisation de la juste couleur sur les emballages peut avoir un effet hypnotique sur l’acheteur. De même la coloration des objets peut influer sur leur succès commercial (par exemple la coccinelle de Volkswagen lui devrait une part de sa réussite).
Le test de Lüscher existe sous plusieurs formes (test complet utilisant un vaste nuancier, disponible seulement en allemand, test simplifié utilisant des cubes de couleurs)
Les résultats du test peuvent varier en fonction de l’âge (on a créé un quotient couleurs qui permet d’évaluer une sorte d’âge émotionnel via le test de Lüscher). Les personnes qui ont de l’énergie, de la créativité, du succès auraient à ce test un âge très jeune par rapport à leur âge réel… (Sources : Wikipédia)
Les techniques d’apprentissage proposent aujourd’hui un nouveau concept qui est lié au cadre dans lequel la formation professionnelle doit être dispensée. Ainsi, divers éléments qui n’étaient jusqu’ici pas pris en compte pour modifier l’environnement occupent aujourd’hui une place prépondérante et sont utilisés pour amener les individus venant d’un milieu professionnel “agressif” à travailler dans un environnement propice à l’acquisition de connaissances.
La vision des couleurs
Nos organes sensoriels sont en évolution constante et se sont adaptés au fur et à mesure que le progrès influait sur notre vie.
La vision joue un rôle particulier dans notre environnement. C’est elle en effet qui détermine la beauté ou la laideur et qui constitue le système de perception de cet environnement. D’une certaine manière, la vision peut agir sur l’appréciation de ce qui nous entoure, voire intervenir dans nos relations, puisqu’une couleur peut provoquer des réactions d’ordre physique, psychologique ou émotionnel. L’absence ou la présence d’une couleur donnée peut donc avoir des conséquences sur notre comportement et, partant, sur l’apprentissage.
Compte tenu de l’importance des couleurs dans notre comportement quotidien et afin de mieux comprendre la question, il faut d’abord rappeler que c’est la lumière qui permet de percevoir les couleurs, de telle sorte que celles-ci s’identifient à notre environnement en quatre étapes : lumière, objet, vision et conscience de ce que notre esprit reconnaît. Ces éléments font partie intégrante de ce que nous appelons la décomposition de la lumière.
C’est un grand physicien, I. Newton, qui a identifié les couleurs en observant le trajet d’un rayon de soleil qui éclairait la partie obscure de la pièce où il se trouvait. D’un point de vue physique, la lumière n’était plus un faisceau de lumière blanche, mais un spectre résultant de la décomposition de la lumière en couleurs ROUGE ORANGÉ JAUNE, VERT, BLEU, VIOLET / INDIGO. Cette découverte date du XVIIe siècle. Par la suite, on a élargi cette gamme de couleurs pour établir une classification en couleurs secondaires, tertiaires et quaternaires. Nous nous intéresserons surtout ici aux couleurs primaires, car ce sont celles qui influent le plus sur la vie quotidienne.
Psychophysiologie des couleurs
Les tons d’une gamme de couleurs exercent une influence déterminante sur l’état de conscience et peuvent très souvent induire un changement de comportement radical, par exemple le passage d’une attitude pacifique à une conduite compulsive ou inversement. Telle est la définition de la psychophysiologie des couleurs. Un changement d’environnement peut modifier la perception qu’un individu a de cet environnement et induire un changement de comportement.
La perception des couleurs est une fonction organique et donc universelle. Elle peut résulter d’une réaction hormonale consécutive à la transmission au cerveau d’une couleur à l’aide des mécanismes de l’organe visuel.
Compte tenu de ces principes, on admet que le corps humain connaît des réactions hormonales qui sont par exemple à l’origine, lorsqu’on observe un objet de couleur rouge, d’une augmentation de la pression artérielle ou d’une accélération du pouls ou de la respiration. Les réactions musculaires peuvent à leur tour provoquer un état de tension. Toutes ces réactions peuvent se produire à des niveaux différents et être plus ou moins perceptibles ou imperceptibles. Elles peuvent aussi être à l’origine d’accidents du travail, d’une fatigue musculaire ou, paradoxalement, d’une stimulation de l’appétit. C’est ce qui explique pourquoi certains restaurateurs choisissent souvent des couleurs vives pour la décoration des salles de restaurant.
Cela étant, on observe parfois une absence de ces réactions avec d’autres couleurs du spectre : le bleu ou l’indigo produisent par exemple des effets contraires en ce qui concerne la pression artérielle, le pouls et la respiration, ce qui donne à penser que la dégradation de la gamme des couleurs commence par le rouge et passe successivement à l’orangé, au jaune, au vert, au bleu, au violet ou à l’indigo, sans blanc ou noir, ces couleurs étant identifiées comme neutres. Paradoxalement, les effets psychologiques que nous ressentons en fonction de notre état d’esprit nous prédisposent au sommeil.
D’après le “test de Luscher”, les couleurs correspondent à des traits de caractère d’un individu et leur qualité traduit un certain état d’esprit. Certaines couleurs correspondent parfois à des caractéristiques qui reflètent la personnalité des individus, comme indiqué ci-dessous :
GRIS Introversion Tension Isolement Participation Maîtrise de soi |
BLEU Calme Relaxation Sécurité Loyauté Empathie |
VERT Tension Fermeté Résistance au changement Possessivité |
ROUGE Force de caractère Volonté de réussir Expérience Vitalité Compétence |
JAUNE Suggestion Relaxation Expansion Souplesse Légèreté Développement |
VIOLET Identification Intuition Mysticisme Irresponsabilité Manque de maturité Insécurité |
BRUN Sens Sécurité Esprit grégaire Homogénéité Défenseur du foyer et de la famille |
NOIR Extinction Négativité Renonciation Protestation Révolution |
Construction des couleurs
Pour mieux comprendre le sujet à l’étude et voir comment choisir les couleurs de manière à obtenir une plus grande stabilité émotionnelle des stagiaires pendant la formation et les rendre plus réceptifs, on peut envisager la construction des couleurs suivante :
- COULEURS PRIMAIRES (3) : bleu, rouge et jaune.
- COULEURS SECONDAIRES (3) : violet (bleu et rouge), orange (rouge et jaune) et vert (jaune et bleu).
- COULEURS TERTIAIRES (6) : prune (bleu et violet), violet ou brun (rouge et violet), orangé (jaune et orange), vert citron (jaune et vert).
- COULEURS QUATERNAIRES (12) : combinaison de couleurs primaires et de couleurs secondaires. L’oeil humain est capable de distinguer près de 200 couleurs.
Toutes ces associations réalisées avec le test de Luscher montrent que l’existence des structures de couleurs est constante et universelle, mais ne garantit pas nécessairement que telle ou telle couleur sera plus appréciée ou en vogue qu’une autre. Ainsi, le bleu foncé ne sera pas forcément synonyme de calme et de tranquillité pour tous les individus. Selon Luscher, c’est en fonction de la couleur que l’attirance personnelle, le rejet ou la neutralité indiquent l’orientation que peut révéler la personnalité réelle.
Il convient de parler ici de la cécité des couleurs ou de la confusion des couleurs (daltonisme). En général, un individu soufrant d’une telle déficience confond l’orange et le vert, qu’il assimile à une couleur plombée. Cette anomalie de la vision touche plus d’hommes (1 sur 20) que de femmes (1 sur 200) et ses manifestations diffèrent selon les individus.
Importance des couleurs dans l’environnement
Nous venons de voir que certaines combinaisons de couleurs provoquent une réaction psychologique. Lorsqu’on entre dans un espace associant plusieurs couleurs, il en résulte une stimulation, analogue par exemple à l’envie de boire ou de manger. Dans son étude, Luscher associe les couleurs de telle sorte que les diverses combinaisons envisagées provoquent un changement psychologique chez l’individu. Ainsi, le fait de choisir du rouge pour la décoration de l’intérieur ou du mobilier d’un restaurant pourrait inciter à consommer davantage.
Le cadre de la formation professionnelle
Dans le cas qui nous intéresse, le choix des couleurs a une signification bien précise. Pour que les couleurs produisent l’effet voulu sur les stagiaires participant à un processus de formation, on optera pour des teintes rouge bleu violacé ou pour une combinaison de ces teintes, auxquelles on associera d’autres éléments décoratifs (lumières, tapis, sièges, tables, couleurs de faible intensité). L’objectif est de créer une atmosphère de détente propice à la concentration et visant à préparer les stagiaires à assimiler des connaissances pendant des cours ou des conférences. Les lumières ne devront jamais être dirigées directement vers les stagiaires, mais plutôt être indirectes et tamisées.
Par ailleurs, le chargé de cours ou le responsable devra porter des vêtements de couleurs claires et mates et des pantalons de couleur foncée (marron ou noir), ce qui lui permettra de s’identifier à l’environnement et d’améliorer ses relations avec les stagiaires.
Matériel didactique
Le choix des couleurs pour les documents et autres supports papier généralement utilisés à l’occasion de séminaires, de stages et d’études spéciales revêt une importance particulière pour les experts. Selon eux, il faut privilégier les couleurs qui influent sur les résultats cognitifs. En ce qui concerne le matériel didactique, le choix des couleurs aura une incidence directe sur le lecteur et améliorera la formation, pour autant que ces couleurs soient adaptées aux disciplines considérées.
Un spécialiste de la question, J.H. Kenner, explique que les résultats d’une étude sur la codification des couleurs montrent qu’un code des couleurs est associé à la formation, et que la formation est d’autant plus efficace qu’on applique cette codification.
On trouvera ci-après un exemple d’utilisation efficace d’une combinaison de couleurs en matière de formation (niveau moyen) :
- Système de diapositives (transparentes), de plans et de projections statiques. Les combinaisons suivantes favoriseront une attention accrue : jaune sur fond noir ; blanc et bleu ; noir et orangé ; noir sur fond jaune ; blanc sur fond noir ; blanc et rouge ; rouge et jaune ; vert sur fond blanc ; orangé sur fond blanc et rouge sur fond vert.
Manuels et textes imprimés
Une couleur claire est visible sur une grande surface, mais est quasiment imperceptible quand on l’utilise pour écrire un mot ou tracer une ligne. En revanche, une couleur foncée paraîtra presque noire et brillante, cette couleur produisant un effet de légère brillance.
De même, il est malaisé de lire les textes d’une page de couverture sur un fond non uni comportant une illustration ou une photographie. Par ailleurs, les couleurs vives ou le noir et le blanc sont source de gêne près d’un texte ou d’un titre. Il ne faut pas oublier que les textes en couleur deviennent noirs ou gris une fois photocopiés, sauf si la photocopieuse reproduit les couleurs.
Films et vidéos
De nombreuses techniques permettent d’obtenir un film ou une vidéo de bonne qualité, mais il faut à cet effet observer certaines règles fondamentales au moment des prises de vue. On évitera par exemple les blancs purs, les jaunes et blancs mats, qui créent des reflets gênants et les couleurs pastel, qui paraissent blanches sous une forte lumière.
Les teintes intermédiaires sont les plus faciles à reproduire, encore que les couleurs vives permettent d’obtenir des tons foncés. L’utilisation de tons gris en toile de fond sera particulièrement indiquée avec des couleurs vives au premier plan. L’utilisation du noir en toile de fond permettra d’obtenir une couleur brillante qui fera particulièrement bien ressortir les tons foncés.
A l’heure actuelle, il est important d’associer les activités de formation professionnelle et d’apprentissage au choix d’un cadre adapté, afin que les stagiaires puissent assimiler au mieux des connaissances.