Cet article fait suite au précédent intitulé Psychologie des couleurs : créez un cadre favorable à la formation. Il porte sur l’utilisation de la psychologie des couleurs appliquée cette fois-ci à l’évaluation de la personnalité, à la détermination d’un profil psychologique.
J’ai eu l’occasion d’utiliser dans le cadre de mes recrutements le test de Lüscher, en corrélation avec le questionnaire GPP‑I Gordon. Pourquoi faire passer deux tests de personnalité différents ? Parce qu’ils peuvent chacun éclairer certains aspects de la personnalité, apporter des informations complémentaires ou différentes qu’il convient alors d’examiner plus en détail pour faire un diagnostic fiable. Par ailleurs, les candidats sont de plus en plus familiarisés avec les tests par questionnaire et leurs principes d’analyse : cela peut fausser les résultats. Le test des couleurs et son interprétation sont moins pratiqués, moins connus, donc moins prévisibles.
“Le test des couleurs de Lüscher évalue l’état psychologique de l’homme, sa résistance, ses capacités de performance et de communication. Il découvre l’origine des charges psychiques qui sont dues à des douleurs physiques. Le choix parmi les couleurs du test de Lüscher qui sont définies précisément mesure, avec quelque 5015 définitions, l’état de 23 domaines de personnalité, dont certains sont inconscients. Comme le choix des couleurs se fait de façon inconsciente, on peut déceler comment la personne est réellement, et non pas comme elle se voit elle-même ou comment elle aimerait être vue par les autres, comme cela est le cas lors de consultations directes ou à partir de questionnaires.”
Voir à ce sujet le site Lüscher Color Diagnostik et la page concernant le diagnostic personnel. Le site n’est pas très explicatif, la version anglaise est plus détaillée.
Le test des couleurs de Lüscher Color existe en deux versions, le test complet et le court ou test rapide. Le test complet contient 63 cartes de couleur de 25 teintes et nuances, et en exige 43 sélections. Le test court utilise seulement 8 cartes de couleurs : 4 couleurs primaires et 4 couleurs auxiliaires. Il permet tout de même de déterminer quels sont les traits dominants de la personnalités, les principales caractéristiques psychologiques d’un individu. Les quatre couleurs “psychologiques primaires” sont le bleu, le jaune, le rouge et le vert. Les quatre autres, les “couleurs auxiliaires”, sont le violet, le brun, le gris et le noir.
C’est le test court qui est généralement utilisé en recrutement, le test complet étant davantage un outil de psychothérapie. Les cartes sont habituellement remplacées par une plaquette comportant les couleurs.
En mettant ces 8 couleurs face au candidat, on lui demande de sélectionner en premier celle qui lui plaît le plus, qui lui semble la plus agréable, mais sans l’associer à celle d’un objet familier (voiture, robe, etc.). Il doit procéder ensuite de même avec les autres couleurs, par ordre de préférence jusqu’à celle qui lui semble la moins plaisante. Il aura donc formé une suite de 8 couleurs classées par ordre de préférence. A ce stade, il pensera avoir terminé le test.
Parlez-lui ensuite de tout autre chose, pendant quelques minutes, revenez sur ses études, son parcours professionnel, ses motivations… Puis présentez-lui à nouveau les 8 couleurs, et demandez-lui de procéder à nouveau à un tirage par ordre de préférence, sans chercher à se remémorer le tirage précédent car, dites-le bien, “ce n’est pas nécessaire”.
Vous aurez donc obtenu au final 2 suites de 8 couleurs classées par ordre de préférence. Le diagnostic de personnalité découlera de l’analyse de ces combinaisons, de l’ordre et de la position des couleurs entre elles, et de la comparaison des 2 suites. Chaque couleur sera associée à un chiffre (l’insu du candidat) afin de faciliter l’étude. Vous pouvez trouver sur le Web quelques explications, en anglais, sur le principe de cette analyse combinatoire : Lüscher’s Color Personality Test (lien traduction Google).
De l’interprétation des couleurs en psychologie
Les couleurs ci-dessous dépendent du réglage de votre écran (et du mien). Elles ne sont pas forcément exactement fidèles à celles définies par Lüscher.
Le but principal de la psychologie des couleurs est “le constat des rapports aussi nets que possibles entre les couleurs comme les apparitions et les événements psychiques s’y rapportant”. En fait elle essaie de dépasser la seule référence à l’expérience générale en questionnant les personnes soumises à un test sur leurs couleurs préférées et en comparant les résultats avec la nature et la situation psychique des personnalités interrogées. Les évaluations des significations des couleurs de deux de ces tests sont relatées ci-après. Le premier se nomme “Test de la pyramide couleurs”. Ce test a été développé par Heiss et Halder. Il prévoit comme tâche de poser la pyramide de couleurs selon des aspects esthétiques. Le deuxième test clinique des couleurs est nommé d’après son auteur “Test Lüscher”; là, il est demandé d’apporter quelques couleurs dans un ordre hiérarchique des sympathies à l’égard de chaque couleur.
Au bleu foncé employé lors de son test, Lüscher attribue un calme sans excitation. Pouls, tension artérielle, fréquence de respiration et fonctions de veille sont réduits et ajustés. Ainsi le bleu foncé correspond physiquement au calme, psychologiquement à un état de paix et de satisfaction. Le test de la pyramide de couleurs différencie deux tons de bleu : un bleu de de Prusse foncé et un bleu turquoise clair. Au début de ses recherches, le bleu foncé pour Halder était la couleur de l’introversion, de l’attention à son propre for intérieur, de ses propres expériences, du repli sur soi-même. “Cette forme d’introversion mène à des actes émotionnels”. Pourtant le bleu n’est pas vécu comme “amortisseur”, comme c’est le cas avec d’autres couleurs. Il semble donc judicieux de voir le bleu “comme une indication pour une fonction de conduite et de contrôle adaptée, qui ne serait à interpréter comme amortisseur de la faculté d’expérience que dans des cas extrêmes”. Halder dit du bleu plus clair de son test : “Si l’on retient l’interprétation de base du bleu foncé, il semble que la signification du bleu clair pourrait être modifiée dans le sens que la fonction de conduite ne serait plus restreinte, mais plus élastique, peut-être aussi plus fragile. On peut donc supposer que le bleu clair, tout comme le vert, est capable d’assumer une fonction de compensation”.
Selon Lüscher, le plus caractéristique de la couleur jaune “qui reflète la lumière répand la clarté de tous côtés, est la gaieté rayonnante”. Le jaune correspond à une extension sans entraves, à la solution.“En psychologie, jaune signifie une ration de tout ce qui pèse, ce qui afflige, ce qui entrave”. “Le jaune pousse toujours de l’avant, vers le nouveau, le moderne, l’avenir”. Halder écrit : “Ensemble avec d’autres teintes, le jaune a été attribué à un soi-disant syndrome d’impulsions, parce que sa relation avec la motivation de performance, son attention externe à but précis mais toutefois affective, est évidente”.
Le test Lüscher ne connaît pas la couleur blanche. Dans le test de la pyramide de couleurs le blanc est la couleur qui représente le manque de contrôle et de régulation. Lors d’examens sur la base de la pyramide de couleurs, elle émergeait de préférence dans les protocoles schizophrènes et autres groupes cliniques, et apparaissait comme représentante d’une “rebuffade d’excitation”, qui pourrait se traduire en agressions directes ou en décomplexion du déroulement de l’imagination. A l’inverse – et c’est tout à fait surprenant -, le blanc est vécu comme une couleur amortissante. Halder suppose qu’il s’agit l à d’une tentative d’amortissement de la couleur qui ne peut résister à l’excitation.
Selon Lüscher le gris est la couleur de la neutralité. Elle ne serait ni colorée, ni claire ou foncée, ne présenterait ni tension ni détachement – de ce fait serait entièrement dépourvue de toute tendance psychique. Le gris représenterait donc un territoire inapte à une stimulation, serait plutôt une frontière, frontière comme no man’s land, contour ou stricte séparation. Elle serait aussi la couleur de l’abstrait, qui structurerait les contrastes : “le gris est tout théorie”. “Celui qui, lors du test, choisit le gris, la frontière/la limite, en premier, ne veut pas se faire connaître et se protège de toute influence, afin d’être sans excitation”. De ce fait le gris sera souvent préféré dans des situations de fatigue extrême et lors d’examens. Celui qui refuse le gris le ressentirait comme ennuyeux et sans vie et préférerait les autres couleurs pleines de passion. Selon Halder, le gris peut signaler de la réserve, une dérobade adroite, esquive d’un engagement affectif, mais aussi des traits d’insensibilité. Le gris est classé comme la couleur la moins excitante et est ressenti comme la couleur la plus désagréable celles de la pyramide. Ici, il est utile de compléter avec les déclarations de Heiss, selon lesquelles le gris, dans ses tons foncés, présente le caractère d’une fonction neutralisante, faiblissante et amortissante. Le gris pourrait être caractérisé comme la couleur “du refoulement”. Le gris caractérise les personnes qui évitent les difficultés en les recouvrant ou en les fuyant, mais il peut également indiquer des capacités diplomatiques.
Le vert intense de la pyramide des couleurs est décrit par Halder comme “facteur de stabilisation et régulation réussie des forces”. Ainsi le vert pourrait être interprété comme signe d’intégration, comme signe de sensibilité mûre et de l’équilibre entre l’environnement et le monde intérieur. Si quelqu’un choisit ce vert, cela représenterait un signe contraire au névrotisme, à l’instabilité et aux relations troublées. Pour Lüscher, le bleu-vert choisit pour son test est l’expression de la défensive contre le changement, signe de stabilité et de l’assertion du soi, de la tension de volonté aux fins de persévérance. La contradiction apparente entre ces deux déclarations se dissout, lorsqu’on prend en considération que la pyramide de couleurs choisit un vert moyen vif, Lüscher un bleu-vert plus frais. L’action stabilisante positive chez Halder semble alors, chez Lüscher, décalée dans un sens par trop obstiné.
Selon Lüscher, le brun est un jaune-rouge assombri, et en conséquence, la force vitale du rouge est ici atténuée. La vitalité est encore présente, mais non seulement elle n’agit plus activement, mais elle ressent passivement. Le brun représente le sentiment vital, sensoriel ; la position de cette couleur dans le test Lüscher donne donc des informations sur l’attitude vis-? ‑vis du sentiment corporel vital. Si l’on attribue au brun une position préférentielle dans la suite des couleurs du test, ceci prouverait un besoin accru de repos par le confort et la satisfaction sensorielle. Selon Halder, dans la pyramide des couleurs, le brun est considéré comme “représentant d’une force de résistance psychique”. Son sens dérive du fait qu’il peut être constitué par un mélange d’orange et de noir. Dans la pyramide des couleurs, orange signifie une orientation des besoins passive. Chez le brun s’ajoute encore l’accentuation atténuée, qui laisse apparaître la position de prétention plutôt comme persistante et opiniâtre. Mais le brun représenterait également de l’énergie vitale positive.
Le noir a, un peu comme le gris, selon Halder, la tendance de bloquer et d’inhiber les émotions, mais ici, il faut le comprendre dans un sens plus actif. Comme couleur saturée, le noir sera aussi vécu avec plus d’énergie et plus de virilité que le gris, c’est donc la couleur de l’atténuation la plus énergique et la plus active, mais elle ne sera pas, comparativement, vécue comme déplaisante. Ceci peut, dans certains protocoles, être considéré comme stabilisant D’après Lüscher, noir signifie une point final définitif, une frontière absolue, à laquelle la vie s’arrête. Le noir exprime l’idée du néant, de la négation face à l’approbation, qui atteint, en blanc, comme liberté absolue et comme perfection, son intensification la plus haute. Ce serait la raison pour laquelle les drapeaux des associations d’anarchistes et de nihilistes étaient noirs. De plus, le noir reflète la congestion, le refus et le refoulement. “Le noir signifie donc renoncement. Celui qui choisit le noir en première position veut renoncer par protestation opiniâtre. Il se révolte obstinément contre son destin”. Le plus souvent le noir est choisi en dernière position dans le test Lüscher et de ce fait est rejeté.
Le violet est, selon Halder, une couleur composée à double couche, car dans cette couleur sont contenus des facteurs aussi bien excitants que complexés. Le violet représente ainsi une inquiétude intérieure et une instabilité, qui peuvent aussi bien être un signe de dérangement intérieur qu’une indication de tendances d’évolution et d’épanouissement. Là, la pyramide des couleurs différencie entre deux tons de violet, le plus foncé étant évalué plus négativement, parce qu’il serait en plus amortissant et ne permettrait donc pas à l’anxiété de s’écouler. Ce violet sera donc choisi surtout par des groupes présentant des troubles psychiques. Lüscher aussi voit dans le violet en premier lieu la couleur composée entre le rouge et le bleu. La signification du rouge, comme conquérant impulsif, et du bleu comme tendre passion se fondent en une unité qui devient une identification. “Cette identification est une participation mystique”, une identification hypersensible, qui deviendra une seule identité, de façon que tout ce que je pense et que je veux devra correspondre à la réalité. Cette puissance se nomme enchantement, magie, et c’est exactement la signification du violet. Celui qui préfère le violet, voudrait conclure une relation magique. Selon Lüscher, le violet peut signifier une unité comme fusion érotique, mais peut également signifier une subtilité non existante et une indécision flottante. Un test de 1600 écoliers prépubertaires a montré une préférence pour le violet dans 75 % des cas. En outre, les femmes préfèrent le violet durant la grossesse, ce qui – comme Lüscher suppose – est dû à une cause hormonale.
Selon Max Lüscher, le rouge est l’expression de la force vitale et du sommet de l’excitation végétative : “le rouge augmente le pouls, la tension artérielle et la fréquence respiratoire (…). C’est ainsi que le rouge a la signification du désir et de toutes les formes de l’appétit. Rouge est la soif d’atteindre des effets, de conquérir des succès et le rouge signifie aussi la soif du désir de tout ce qui offre l’intensité et le plein d’expériences. Le rouge est impulsion, volonté vitale de conquérir et virilité, allant de la force motrice sexuelle jusqu’à la transformation révolutionnaire”. Selon Halder, le rouge représente “la sensibilité générale envers des stimulations extérieures, il indique le degré de l’excitation affective”. Si le rouge ne figure pas dans la pyramide des couleurs lors d’un test, cela présage des complexes ou un retrait de ce qui se passe autour. “Le rouge peut aussi éventuellement être interprété comme un contre-indicateur de tendances névrotiques”.
Bonjour,
je souhaiterais suivre une formation au tests Luscher afin d’exercer a titre liberal en tant que conseiller coach pour apprendre a se connaître et choisir une attitude positive et constructive sur le chemin qui est destiné.
Avez vous des contacts en Alsace ?
Merci.
Cordialement,
Didier Hecker
Bonjour je forme au test de luscher dans le lot
http://www.lesjardinsdanaelle.com
Cordialement
Bonjour Jean-Marie,
Je n’ai pas eu l’occasion de pratiquer ce test dans mes recrutements ces dix dernières années. Et précédemment je l’utilisais en administration, ce qui est assez simple, pas en analyse n’étant pas un expert du test de Luscher 🙂
Cordialement,
Fabien
Bonjour Fabien,
Combien de temps faut-il pour bien maîtriser ce test ?
Bonjour Fabien,
Pratiquez vous ce test depuis longtemps ? combien de temps faut-il pour le maîtriser ?